Merci à toutes et à tous pour votre aide ;-)
Je réponds enfin à toutes vos réponses, ayant été bien malade pendant deux journées...
Effectivement, vous m'apportez là des réflexions auxquelles je n'avais absolument pas pensé (Margot / Evans) et qui vont me permettre d'aborder autrement l'humour vernien.
J'ai eu l'idée de cette conférence car depuis que j'interviens sur JV, j'ai toujours remarqué la présence de pointes d'humour dans chacun de ses romans. Cette constante dans son oeuvre m'a toujours interrogé, car effectivement cet humour recouvre souvent des traits plus sombres : inquiétude face à l'avenir, la science, la technique, la maladie, la dérision face à la futilité de certaines pratiques, découvertes, etc..., etc...
Il y a des passages qui m'ont fait franchement rire, mais dans l'ensemble je suis comme vous, plutôt amusé, avec un sourire en coin, par certaines remarques.
A ce titre, existe-t-il des exemples ou l'humour de JV a été censuré par Hetzel (père) ?
Quant à JV lui-même, que sait-on de son humour ? L'homme, tel qu'il est décrit dans les bonnes biographies, semble plutôt mélancolique à la fin de sa vie, attristé par la maladie, ses pb personnels, une absence de reconaissance, etc... Mais témoignait-il véritablement dans sa vie quotidienne de cet humour et de cette dérision que nous retrouvons dans ses romans ?
Autre élément auquel je viens de penser : faire dans ma conférence une partie consacrée aux caricatures représentants JV ; je pense notamment à la caricature de Chupe montrant JV au fond des océans pour recueillir de bonnes informations... ! Il est intéressant de montrer comment JV a été également perçu à son époque.
Voici donc quelques idées supplémentaires que je vais développer. Si vous avez d'autres conseils et/ou remarques à me donner, je suis preneur. Merci d'avance !
A bientôt donc. Amicalement, lionel ;-)
PS : toutes mes condoléances également à la famille de Stan Luce ; Travaillant sur l'Orénoque dans le cadre de ma thèse, je suis particulièrement touché par la disparition de cette personne que malheureusement je ne connaissais pas mais dont j'aurais bien voulu faire la connaissance...
Lionel Dupuy
33 chemin de Bernès
64230 Sauvagnon
Mail : lioneldupuy_at_wanadoo.fr
Site web :
http://perso.orange.fr/jules-verne
> Message du 19/04/07 16:12
> De : "Jean-Michel Margot"
> A : "Jules Verne Forum"
> Copie à :
> Objet : Re: Humour, dérision, ironie chez Jules Ver
>
> Bonjour à toutes et à tous,
> >
> > Dans le cadre d'une conférence que je dois présenter dans quelques
> > mois à l'Université de Pau, j'ai proposé de parler de l'humour, de
> > l'ironie et de la dérision dans les romans de JV.
> >
> > A ce titre, ayant bien commencé mes recherches, et ayant
> > évidemment trouvé de nombreuses choses à dire, je me rends compte
> > en interrogeant mon entourage que ce qui me fait rire chez Jules
> > Verne ne fait pas forcément rire mes amis et parents...
> >
> > Ainsi, j'aimerais savoir quels sont pour vous le ou les passages,
> > les expressions et autres jeux de mots qui vous font
> > partculièrement rire et/ou sourire ?
> >
> > Autre élément, notamment pour les bilingues, ce qui fait rire en
> > français le fait-il autant en anglais, allemand, espagnol, etc...
> > ? Existe-t-il des exemples de traductions si mal faites que
> > l'humour en est perdu d'une version à l'autre... ?
> >
> > Rassurez-vous, je ne vous demande pas de construire cette
> > conférence à ma place. Bien au contraire, car je sais déjà ce que
> > je vais présenter et dire. Mais par curiosité, j'aimerais
> > connaître les passages qui vous ont marqué au niveau de l'humour
> > vernien.
> >
> > Merci d'avance pour votre aide et votre compréhension.
> >
> > Amicalement, lionel
> >
> > *Lionel Dupuy*
> > 33 chemin de Bernès
> > 64230 Sauvagnon
> > _Mail :_ lioneldupuy_at_wanadoo.fr
> > _Site web :_ http://perso.orange.fr/jules-verne
> >
> Après le message d'Art Evans qui résume fort bien le problème de
> l'humour vernien dans les traductions anglo-saxonnes et celui de J.-P.
> Boutin qui sépare le véritable humour vernien plein de finesse de
> l'emploi pesant de la farce gauloise dans l'oeuvre de Verne, j'aimerais
> te proposer un cas où l'humour possède un aspect nettement commercial
> dans une oeuvre de Jules Verne.
>
> J'ai effleuré le sujet dans ma préface de l'édition de 2005 de "Voyage Ã
> travers l'impossible" (Nantes, L'Atalante). Etant donné que la pièce
> devait être divertissante et amusante, alors que son sujet est sérieux
> et parfois déprimant, les deux loustics de service (Valdemar et
> Tartelet) ont été ajoutés pour que la pièce puisse être "vendue" au
> public parisien. Cela a dû être l'oeuvre, sans doute, essentiellemewnt
> de d'Ennery, qui était passé maître dans ce genre de travail. Et cela a
> fonctionné car la critique de l'époque n'y a vu que du feu: en effet
> aucun critique ne mentionne le drame sous-jacent à cette pièce à grand
> spectacle, aux couleurs chatoyantes, aux décors rutilants et à la
> musique entraînante.
>
> Le drame sous-jacent, c'est la drame intérieur personnel de Verne au
> début des années 1880, où il s'interroge sur sa foi, en Dieu et en la
> science. Verne est à ce moment-là au tournant de sa carrière (il ne le
> sait pas encore, bien sûr...), et la lutte entre le bien et le mal,
> entre la science utile et bienfaisante et le savoir malfaisant était sa
> lutte intérieure à cette époque-là .
>
> Je rêve peut-être ce que je viens d'écrire... Alors pourquoi lors des
> représentations théâtrales de mars-avril 2005 de "Voyage à travers
> l'impossible" au théâtre fraçais HISTRIO à Washington (DC), la pièce
> était typiquement tragique et non comique? En effet, Geneviève Brunet,
> directrice artistique de HISTRIO, avait supprimé les deux personnages
> comiques Waldemar et Tartelet, ainsi que toute référence les concernant.
> Sur scène la lutte intérieure de Verne est alors devenue présente en
> frappant les spectateurs de plein fouet.
>
> La pièce ainsi "expurgée" des adjonctions denneriennes, devenait le
> drame d'un romancier en proie au dilemme éternel de la lutte entre le
> bien et le mal, entre la "bonne" science et le "mauvais" savoir.
>
> Il est paradoxal dans ce cas que l'humour provienne surtout de d'Ennery
> et non de Verne, bien que ce dernier ait certainement contribué à la
> mise en place des deux personnages comiques de la pièce.
>
> Voilà quelques réflexions sortant du commun à te mettre sous la dent.
>
> Avec mes voeux, Lionel: que ta conférence soit un succès!
>
> Jean-Michel Margot
>
>
>
Received on Fri 20 Apr 2007 - 15:02:01 IDT