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Jules Verne

 

SECONDE PATRIE

 

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illustrations par George Roux

Collection Hetzel

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© Andrzej Zydorczak

 

 Préface

 

Pourquoi j’ai écrit seconde patrie

es Robinsons ont été les livres de mon enfance, et j’en ai gardé un impérissable souvenir. Les fréquentes lectures que j’en ai faites n’ont pu que l’affermir dans mon esprit. Et même je n’ai jamais retrouvé plus tard, dans d’autres lectures modernes, l’impression de mon premier âge. Que mon goût pour ce genre d’aventures m’ait instinctivement engagé sur la voie que je devais suivre un jour, cela n’est point douteux. C’est ce qui m’a porté à écrire l’École des Robinsons, l’Ile mystérieuse, Deux Ans de vacances, dont les héros sont proches parents des héros de de Foë et de Wyss. Aussi personne ne sera-t-il surpris que je me sois voué tout entier à cette œuvre des Voyages Extraordinaires.

Les titres des ouvrages que je lisais avec tant d’avidité me reviennent à la mémoire: c’étaient le Robinson de douze ans, de Mme Mollar de Beaulieu, le Robinson des sables du désert, de Mme de Mirval. C’étaient aussi dans le même ordre d’idées les Aventures de Robert Robert de Louis Desnoyers que publiait le Journal des Enfants avec tant d’autres histoires que je ne saurais oublier. Puis vint le Robinson Crusoë, ce chef-d’œuvre qui n’est pourtant qu’un épisode dans le long et fastidieux récit de Daniel de Foë. Enfin, le Cratère de Fenimore Cooper ne put qu’accroître ma passion pour ces héros des îles inconnues de l’Atlantique ou du Pacifique.

Mais la géniale imagination de Daniel de Foë n’avait créé que l’homme seul abandonné sur une terre déserte, capable de se suffire grâce à son intelligence, son ingéniosité, son savoir, grâce également à sa confiance en Dieu si persistante, et qui lui inspirait parfois quelque magnifique invocation.

Or, après l’être humain isolé dans ces conditions, est-ce qu’il n’y avait pas la famille à faire, la famille jetée sur une côte après naufrage, la famille étroitement unie, la famille ne désespérant pas de la Providence? Oui, et telle a été l’œuvre de Wyss, non moins durable que celle de Daniel de Foë.

Rudolph Wyss, né à Berne en 1781, mort en 1850, était professeur à l’Université. On a de lui plusieurs ouvrages sur son pays d’origine, indépendamment du Robinson Suisse, qui fut publié en 1812 à Zurich.

Dès l’année suivante, il en parut une première traduction française. Elle était due à Mme Isabelle de Bottens, baronne de Montolieu, née à Lausanne en 1751, morte à Bussigny en 1832, qui avait fait ses débuts dans la littérature avec le roman en deux volumes intitulé Caroline de Lichsfield (1781).

Peut-être y a-t-il des raisons de croire que Rudolph Wyss ne fut pas seul l’auteur du célèbre roman, lequel aurait été fait en collaboration avec son fils. C’est à tous deux, en effet, que Mme de Montolieu dédia la suite de ce roman, parue en 1824 à Paris sous ce titre: le Robinson Suisse ou Journal d’un père de famille naufragé avec ses enfants.

Ainsi donc, la traductrice avait eu l’idée de continuer l’ouvrage qu’elle avait traduit et j’ai été devancé par elle et bien probablement par d’autres, et je ne puis m’étonner que la pensée de le faire soit venue à plusieurs.

En effet, ce roman n’est pas terminé avec l’arrivée de la corvette la Licorne, et voici ce que disait déjà Mme de Montolieu dans la préface de sa traduction:

«Quatre éditions consécutives ont prouvé combien le public français a su apprécier cette production qui fait le bonheur des enfants et par conséquent de leurs parents. Mais il leur manquait une suite et une fin. Tous voulaient savoir si cette famille qui les intéressait restait dans cette île où tous les jeunes garçons désiraient aller. J’ai reçu à ce sujet une infinité de lettres, soit des enfants eux-mêmes, soit de mon libraire pour me solliciter de donner cette suite et de satisfaire leur curiosité.»

Il convient de noter que d’autres traductions de l’ouvrage de Rudolph Wyss furent faites après celle de Mme de Montolieu, entre autres celle de Pierre Blanchard en 1837. Il en résulte donc que si Mme de Montolieu n’a pas été seule à traduire le Robinson Suisse, elle n’aura pas été seule à en donner la suite, puisque j’ai tâché de le faire, sous le titre de Seconde Patrie.

Au surplus, en 1864, la maison Hetzel a publié une traduction nouvelle de cette histoire due au concours de P.-J. Stahl et E. Muller qui la revirent et lui donnèrent une allure plus moderne de composition et de style. A proprement parler, c’est même à cette édition, revue aussi au point de vue de la science, que succède la Seconde Patrie, offerte aux lecteurs du Magasin d’Éducation et de Récréation.

Et en réalité n ‘était-il pas intéressant de prolonger le récit de Rudolph Wyss, de retrouver cette famille dans les conditions nouvelles qui lui étaient faites, et ces quatre garçons si bien posés, Fritz entreprenant et brave, Ernest un peu égoïste mais studieux, Jack l’espiègle et le petit François, d’observer les modifications que l’âge apporterait à leur caractère, après douze ans passés sur cette île?… Après la découverte de la Roche-Fumante, est-ce que l’introduction de Jenny Montrose dans ce petit monde ne devait pas en modifier l’existence?… Est-ce que l’arrivée de M. Wolston et des siens à bord de la Licorne, leur installation sur l’île n’imposaient pas une suite à cette histoire?… Est-ce qu’il n’y avait pas à la parcourir tout entière, cette île fortunée dont on ne connaissait que la partie septentrionale?… Est-ce que le départ de Fritz, de François et de Jenny Montrose pour l’Europe ne rendait pas indispensable la narration de leurs aventures jusqu’au retour dans la Nouvelle-Suisse?…

Aussi n’ai-je pas résisté au désir de continuer l’enivre de Wyss, de lui donner le dénouement définitif, qui, d’ailleurs, serait imaginé un jour ou l’autre.

Et alors, à force d’y songer, à force de m’enfoncer dans mon projet, de vivre côte à côte avec mes héros, il s’est produit un phénomène: c’est que j’en suis venu à croire qu’elle existe réellement, cette Nouvelle-Suisse, que c’est bien une île située dans le nord-est de l’océan Indien, dont j’ai fini par voir le gisement sur ma carte, que les familles Zermatt et Wolston ne sont point imaginaires, qu’elles habitent cette très prospère colonie, dont elles ont fait leur «seconde patrie»!… Et je n’ai qu’un regret, c’est que l’âge m’interdise de les y rejoindre!…

Enfin, voilà pourquoi j’ai cru qu’il fallait continuer leur histoire jusqu’au bout, voilà pourquoi j’ai fait la suite du Robinson Suisse.

Jules Verne

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Table de matières

 

 

Chapitre I.

Le retour de la belle saison. – Fritz et Jack. – Temps superbe. – Le départ du kaïak. 
– Visite de l’îlot du Requin. – Feu des deux pièces. – Trois coups de canon au large.

Chapitre II.

Le retour du kaïak. – L’impression produite. – Décision prise. – Trois jours de tempête. 
– Doublé le cap à l’est. – Le bâtiment au mouillage.

Chapitre III.

La corvette anglaise Licorne. – Les coups de canon entendus. – Arrivée de la pinasse. 
– La famille Zermatt. – La famille Wolston. – Projets de séparation. – Échanges divers. 
– Les adieux. – Départ de la corvette.

Chapitre IV.

Dix ans en arrière. – Les premières installations de la famille Zermatt sur la Nouvelle-Suisse. – Principaux incidents contenus dans le journal de M. Zermatt. – Fin de la dixième année.

Chapitre V.

Retour à Felsenheim. – Voyage de l’Elisabeth à la baie des Perles. – Un sauvage. 
– Une créature humaine. – Jenny Montrose. – Naufrage de la Dorcas. – Deux ans sur 
la Roche-Fumante. – Le récit de Fritz.

Chapitre VI.

Après le départ. – Ce qui était connu de la Nouvelle-Suisse. – La famille Wolston. – Projets 
de nouvelles installations. – Établissement d’un canal entre le ruisseau des Chacals et le lac des Cygnes. – Fin de l’année 1816.

Chapitre VII.

Le premier jour de l’année. – Promenade à Falkenhorst. – Projet de chapelle. – Propositions de voyage. – Discussion. – La pinasse mise en état. – Départ du 15 mars.

Chapitre VIII.

Navigation – Le tour de l’écueil du Landlord. – La baie de la Licorne. – L’Elisabeth 
au mouillage. – Au sommet de la falaise. – Contrée aride. – La région au sud. – Projets pour le lendemain.

Chapitre IX.

Vue de la côte. – Les manchots. – Un nouveau cours d’eau. – Territoires inconnus. 
– La chaîne de montagnes au sud. – Projet pour le lendemain. – La rivière Montrose.

Chapitre X.

Navigation du canot sur la Montrose. – Contrée aride. – Les cailloux du ravin. – Le barrage. – Retour au mouillage de l’Elisabeth. – Descente de la rivière. – Une vapeur dans le sud-est. 
– Rentrée à Felsenheim.

Chapitre XI.

Avant la saison des pluies. – Visite aux métairies et aux îlots. – Premières bourrasques. 
– Les soirées à Felsenheim. – La chapelle. – La découverte d’Ernest et l’accueil qui lui est fait. – Prolongation du mauvais temps. – Deux coups de canon. – A l’îlot du Requin.

Chapitre XII.

A Falkenhorst. – A Waldegg. – A Zuckertop. – A Prospect-Hill. – La mer déserte. 
– Préparatifs de voyage à l’intérieur. – Ceux qui partent et ceux qui ne partent pas. 
– Conduite au défilé de Cluse. – Adieux.

Chapitre XIII.

Au sortir de la vallée de Grünthal. – La région des plaines. – La région des forêts. 
– Encore les singes. – Au pied de la chaîne. – La nuit à l’intérieur d’une grotte. – La première et la deuxième zone de la montagne. – A la base du cône.

Chapitre XIV.

L’arrivée à la cime du cône. – Regards portés en toutes directions. – Ce que l’on voit au nord, à l’est et à l’ouest. – La région du sud. – Un navire à l’horizon. – Le pavillon britannique.

Chapitre XV.

L’attente à Felsenheim. – Retard inquiétant. – Départ pour l’ermitage d’Eberfurt. 
– M. Wolston et Ernest. – Ce qui est arrivé. – A la poursuite des éléphants. – Proposition 
de M. Wolston. – Vents contraires. – Jack!

Chapitre XVI.

Récit de Jack. – Perdu dans la forêt. – Les sauvages sur l’île. – Inquiétudes croissantes. 
– Le retard de la Licorne. – Trois semaines d’attente. – A la petite chapelle de Felsenheim.

Chapitre XVII.

La chaloupe encalminée. – Abandonnés depuis huit jours. – Ce que se disent le capitaine Harry Gould et le bosseman John Block. – Une trouée dans les brumes du sud. 
– Un cri: «Terre… terre!»

Chapitre XVIII.

Le départ de la Licorne. – Le cap de Bonne-Espérance. – James Wolston et sa famille. 
– Adieux de Doll. – Portsmouth et Londres. – Séjour en Angleterre. – Le mariage de Fritz Zermatt et de Jenny Montrose. – Retour à Capetown.

Chapitre XIX.

Le deuxième voyage de la Licorne. – Nouveaux passagers et officiers. – Relâche au Cap. 
– Le second Borupt. – Navigation contrariée. – Révolte à bord. – Huit jours à fond de cale. 
– Abandonnés en mer.

Chapitre XX.

Un cri de François. – Quelle est cette côte? – Les passagers de la chaloupe. – Terre disparue dans les brumes. – Temps menaçant. – Terre reparue. – Rafales du sud. – A la côte.

Chapitre XXI.

A terre. – Une conversation de Fritz et du bosseman. – Nuit tranquille. – Aspect de la côte. 
– Impression décourageante. – Excursion. – Les cavernes. – Le ruisseau. – Le promontoire. 
– Installation.

Chapitre XXII.

L’installation. – Première nuit sur cette côte. – Fritz et Jenny. – Amélioration dans l’état 
du capitaine Gould. – Discussions. – Ascension de la falaise impossible. – La nuit du 26 au 27 octobre.

Chapitre XXIII.

Situation aggravée. – Jenny et Fritz ne perdent pas espoir. – Pêches fructueuses. – Tentative pour reconnaître la côte vers l’est. – L’albatros de la Roche-Fumante. –Triste fin d’année.

Chapitre XXIV.

Entretiens à propos de l’albatros. – Bonne camaraderie entre le petit Bob et l’oiseau. 
– Fabrication des chandelles. – Un nouveau sujet de douleur. – Recherches inutiles 
et désespoir. – Un cri de l’albatros.

Chapitre XXV.

La seconde grotte. – Espoir déçu. – La chandelle de Fritz. – A travers le massif. 
– Plusieurs haltes. – Le plateau supérieur. – Rien au sud, ni à l’est, ni à l’ouest. – Au moment de redescendre…

Chapitre XXVI

Personne ne veut quitter la place. – La nuit sur le plateau. – En marche vers le nord. 
– Le mât du pavillon. – Les couleurs britanniques. – Le rideau de brumes. – Un cri de Fritz.

Chapitre XXVII.

Une grotte au pied de la chaîne. – Retour sur le passé. – A travers la forêt. – Capture 
d’une antilope. – La rivière Montrose. – La vallée de Grünthal. – Le défilé de Cluse. 
– Une nuit à l’ermitage d’Eberfurt.

Chapitre XXVIII.

Départ pour Falkenhorst. – Le canal. – Inquiétudes. – La cour dévastée. – La demeure aérienne. – A la cime de l’arbre. – Désespoir. – Une fumée au-dessus de Felsenheim. – Alerte!

Chapitre XXIX.

Diverses hypothèses. – Ce qu’il faut faire. – Un coup de canon. – L’îlot du Requin. 
– Reconnaissance jusqu’à la grève. – Un canot abandonné. – L’embarquement. 
– «Ne tirez pas!…»

Chapitre XXX.

Enfin réunis! – Très succinctement ce qui s’est passé depuis le départ de la Licorne. 
– Les familles dans la désolation. – Plus d’espoir. – L’apparition des pirogues.

Chapitre XXXI.

Retour du matin. – Installation dans le magasin central. – Quatre jours se passent. 
– Apparition des pirogues. – Espoir déçu. – Attaque nocturne. – Les dernières cartouches. 
– Coup de canon au large.

Chapitre XXXII.

La Licorne. – Prise de possession au nom de l’Angleterre. – Aucune nouvelle du Flag.
– Retour à Felsenheim. – Un mariage célébré à la chapelle. – Plusieurs années. – Prospérité de la colonie de la Nouvelle-Suisse.

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